Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)

III - Les guerres de Liège

III.1 La campagne de 1465

La campagne de Liège en 1465, également connue sous le nom de Première Guerre de Liège, fut un conflit bref mais. Elle débuta lorsque Louis de Bourbon, nommé prince-évêque de Liège fut déposé par les états de Liège. Raes van Heers, bourgmestre de Liège et chef de la résistance, rassembla une armée de 4 000 hommes, principalement composée de civils pour contrer la menace Bourguignonne.

Philippe le Bon de Bourgogne, voyant son autorité menacée, envoya son fils Charles avec l’armée mobilisée pour la ligue du bien public pour rétablir l'ordre. La bataille décisive eut lieu à Montenaken, où les forces liégeoises furent écrasées. Suite à cette défaite, Charles occupa Saint-Trond, où fut signée la paix de Saint-Trond. Ce traité eut des conséquences importantes pour Liège : la principauté perdit tous ses droits et Louis de Bourbon fut réinstallé comme prince-évêque. Liège se retrouva sous le protectorat bourguignon, marquant l'expansion de l'État bourguignon dans la région.

Cette campagne s'inscrit dans une série de trois rébellions liégeoises contre la domination bourguignonne dans les années 1460, reflétant les tensions persistantes entre l'autonomie locale et les ambitions expansionnistes de la Bourgogne.


Philippe le bon, Duc de Bourgogne pour son entrée à Gand après la reddition de la ville - ÖNB, Ms.2583, f.349v.

La bataille de Montenaken s'est déroulée le 20 Octobre 1465 près de la cité Belge de Montenaken située dans le Limbourg. Le Village est occupé par les les milices liégeoise menées par Raes van Heers. Ils s'y retranchent avec 2 à 3000 hommes et quelques pièces d'artillerie. L'armée Bourguignone est elle principalement composée de cavaliers qui sont revenus de la campagne de France. L'armée est donc en incapacité de réaliser un siège et encore moins de prendre d'assaut le village.

La tactique Bourguignonne consiste alors à couper la logistique des liégeois en réalisant des razzias dans la campagne environnante. Face à cette difficulté et voyant que les bourguignons sont très inférieurs en nombre, les liégeaois acceptent la bataille : ils sortent de la ville et se mettent dans une position défensive entre deux tumulus qui sont nombreux dans la région.

Les bourguignons lancent alors un assaut de la ligne Liégeoise avec leurs cavaliers. Ce premier assaut est repoussé grace à l'artillerie de campagne. Prenant le temps de se regrouper, les chevaliers relancent un second assaut qui est de nouveau repoussé.

A ce moment, croyant l'armée bourguignonne démoralisée, les liégeois rompent leurs lignes et abandonne leurs positions avantageuses. Les chevaliers bourguignons, n'ont plus alors qu'à se regrouper et charger une infantrie désorganisée. Cette charge permet enfin de mettre en déroute les liégeois qui laissent sur le champs de bataille, près de la moitié de leurs troupes.

Les bourguignons poursuivent alors leurs avantages en occupant la place de Saint-Trond et en ravageant les villages aux alentours. Encouragés par le roi de France, les liégeois demandent alors une paix sanctionné par deux traités humiliants le traité de saint-Trond et le traité d'Oleye.