Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)

III - Les guerres de Liège

III.3 La troisième guerre de Liège (1468)

Alors que les hostilités reprennent en France en 1468, Louis XI incite de nouveau la ville à la révolte. Profitant de l'absence du Prince-Évêque, les rebelles et proscrits envahissent la ville et expulsent la garnison bourguignonne.Les rebelles de la 'verte tente' prennent rapidement le pouvoir, et trois capitaines s'imposent à la tête de la ville dont le principal est Jean de Wilde . Ces derniers commencent à consolider leur autorité, tandis que les insurgés entament des négociations avec le Prince-Évêque, mais Charles n'en tient pas compte. L'armée mobilisée se dirige vers Liège, où des escarmouches éclatent déjà.

Organisant une opération commando, les capitaines Jean de Wilde et Gossuin de Streel s'introduisent à Tongres, où le prince de Bourbon est réfugié sous la protection de de Brimeu. Ils mettent le siège au palais occupé par les Bourguignons. Sans moyen de défense, ces derniers négocient leur reddition.

À la nouvelle de cet enlèvement, le duc, alors en pourparlers de paix à Péronne avec Louis XI, force le roi à signer un traité et à s'allier contre la ville. L'armée bourguignonne, accompagnée d'un contingent français, se dirige alors vers Liège et reprend Tongres. Les Liégeois organisent une sortie et mobilisent 11 000 hommes, rencontrant les Bourguignons à Lantin le 22 octobre 1465. Les troupes engagées par les Liégeois, qui espéraient surprendre leurs adversaires, sont rapidement mises en déroute, laissant plus de 1 000 hommes sur le champ de bataille et les contraignant à se retrancher dans la ville.

Sac d'une église par des soldats (France, Paris, Bibliothèque Mazarine, Ms 955 f. 028v)

Le dernier espoir des Liégeois est de capturer le duc ou le roi de France, qui font le siège de la ville. Nos capitaines regroupent une troupe de 600 hommes des Franchimontois et profitent de la nuit du 29 Octobre pour assaillir le camp bourguignon. Après avoir réussi à éliminer les sentinelles, ils se retrouvent rapidement encerclés par les soldats bourguignons. La garde écossaise de Louis XI contre-attaque, et les commandos sont massacrés.

Devant cet affront, le duc ordonne un assaut le lendemain. Attaquant sur trois fronts, la ville cède rapidement. En représailles, le duc décide d'une sanction à la hauteur de l'affront : la ville est pillée pendant deux jours, puis entièrement incendiée à trois reprises. Les monuments sont démontés et transportés à Bruges.

La ville devra attendre 1477 pour enfin profiter de la mort du Duc pour retrouver ses privilèges.