Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477 ) - III.2 - le Sac de Dinant et la seconde guerre de Liège
Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)
III - Les guerres de Liège
III.2 Le sac de Dinant et la seconde guerre de Liège
Les hostilités reprennent dès 1466 avec une révolte de la ville de Dinant, alliée aux Liégeois. Le duc, qui n'avait pas pu maintenir la pression sur la région, la voit sombrer dans une guérilla qu'il maîtrise d'autant plus mal qu'il a dû licencier une grande partie de son armée, qui avait depuis longtemps dépassé ses obligations féodales.
Au printemps 1466, le duc mobilise donc de nouveau son armée et lance une attaque contre Dinant, exclue de la paix de l'année précédente. C'est avec 30 000 hommes mobilisés qu'il va faire le siège de la ville. L'artillerie, dirigée par Pierre de Hagenbach, commence son office le 17 août et la ville est encerclée définitivement le 18 août. Malgré des appels à la reddition, les Dinantais espèrent de l'aide de la France ou de Liège. Sans espoir de secours et avec les défenses de la ville très entamées, celle-ci se rend sans conditions le 25 août. Le 27, le duc Philippe le Bon condamne la ville à un pillage de deux jours, mais la situation lui échappe rapidement. Malgré des peines de mort prononcées contre des soldats coupables de viol, la ville est la proie d'une violence très importante qui mènera à son incendie. On comptera 800 morts durant ces deux jours. Pour finir avec la ville rebelle, le duc ordonne la destruction des fortifications. À peine l'affaire de Dinant réglée, Philippe le Bon décède et la ville de Liège se rebelle à nouveau.
Cette fois-ci, Charles est duc. Il mobilise une armée de 35 000 hommes pour réduire la ville. Les Liégeois, quant à eux, alignent une armée de 12 000 hommes, commandée une nouvelle fois par Raes de Heers.
Le 28 octobre 1467, à Brustem, l'armée liégeoise rencontre l'armée bourguignonne. Raes va de nouveau reprendre la tactique flamande, opposant aux chevaliers une ligne de piquiers et de milices équipées de "bâtons plombés", les Godendacs. Cette fois-ci, Charles prépare bien la bataille : il lance une avant-garde d'hommes d'armes, menée par Adolphe de Clèves-Ravenstein. Celle-ci se retire rapidement et entraîne une partie de la ligne liégeoise à sa suite. En désordre, elle est arrêtée par la seconde ligne bourguignonne, armée d'épées à deux mains, très adaptée au corps à corps contre les piétons. L'armée liégeoise se délite et la poursuite des Bourguignons est sans pitié, la déroute se termine à la nuit. La principauté de Liège devient alors un protectorat bourguignon administré par Guy d'Humbercourt. Les villes du comté de Looz sont contraintes de démanteler leurs défenses. Cette guerre marque un renforcement significatif du contrôle bourguignon sur Liège, bien que la résistance liégeoise se poursuive. Les affrontements continuent durant les trois guerres, avec la permanence d'une guérilla menée par un groupe appelé "les compagnons de la verte tente" ou les "couleuvriniers". Ils laissent le pays dans une forte insécurité, nécessitant une troisième intervention.
Table des matières :
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Comments welcome - Ask what you want about Banners !