Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477 ) - VI.2 - Les compagnies d'ordonnance
Prec. Suiv.
Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)
VI - L'armée de Charles le Téméraire
VI.2 - Les compagnies d'ordonnance
Nous entrons dans ce qui fera la réputation de Charles le téméraire. Ces guerres précédentes lui ont montrées les limites d’une armée féodale, reposant principalement sur le recrutement de troupes levée pour un temps très court. L’apport des hommes et leur motivation est très limitée. Si on suit les mémoires de Jean de Haynin, il mobilise 13 hommes dans les guerres en France, Lui-même, seul homme d’arme, 3 coustillers, 7 archers etc.
Il décide donc de constituer des troupes permanentes : Une première tentative est faite avec la création d’un système à Gages Menager livrant une demi-solde aux hommes lors des périodes de paix, charge à eux d’entretenir leurs équipements. En 1471, le Ducs fait voter des impôts permanant par les parlements de Flandres, les Ordonnances suivent à partir de Juillet 1471. Cette armée permanente vient en complément des levées médiévales classiques, garnison et mercenaires. Les compagnies d’ordonnances bourguignonnes sont organisées sous forme ‘Matricielle’ c’est-à-dire qu’une double organisation Humaine et Fonctionnelle.
Il existe plusieurs ordonnances qui font évoluer la composition globale de la lance et des équipements des hommes qui la compose. L’organisation présentée est celle du dernier règlement du duc.
L’organisation humaine d’abord : à son apogée, l’armée du Duc est composée de 2200 lances réparties en 22 compagnies de 100 lances :
- Une lance est l’organisation administrative : elle est composée d’un Homme d’arme, responsable de 7 hommes armés et d’un page. Les 7 hommes sont séparés en hommes d’armes montés et de piétons. Les hommes montés sont un coustiller qui combat à cheval et de 3 archers montés (sorte de dragons avant l’heure, qui se déplacent à cheval avant de démonter pour combattre). Les piétons sont un arbalétrier, un couleuvrinier, un piquenaire (piquier ou hallebardier). A noter que cette organisation évolue en termes d’équipement, de nombre d’hommes etc.
- Les lances sont regroupées en unité appelées chambres regroupant 5 lances menées par un chef de chambre. Les chambres sont ensuite regroupées par 5 les escadres qui sont donc de 25 lances sous la responsabilité d’un chef d’escadre. 4 Escadres forment une compagnie dirigée par un conducteur choisis par le Duc et renouvelé tous les ans.
Pour le combat, les unités sont regroupées par spécialités :
- Les Hommes d’armes combattent ensembles montés (ou à pied) ils sont guidés par le chef d’escadre et se regroupe sous une bannière.
- Les Archers se regroupent en 4 escadres toutes menée par un chevalier, elles sont donc de 75 archers menés par un homme d’arme, chevalier (donc noble). Il existe une enseigne pour chacune des escadres et pour la première un guidon spécifique.
- Les hommes à pied sont regroupés en 3 escadres de 100 hommes menés par un homme d’arme et possèdes des guidons et enseignes spécifiques. Ils sont également découpés en groupe de 33 personnes sous un Trentenier.
Les effectifs ne sont bien évidements jamais complets, mais ils sont vérifiés régulièrement lors de montres. Une montre consiste à mettre en ordre de bataille une compagnie afin de vérifier le respect des règlements aussi bien en termes d’effectifs que d’équipement. Il existe des rapports de montre qui nous en apprenne un peu plus sur les compagnies et les hommes qui la compose. Une gravure du ‘Maitre WA avec une clés’ Documente une montre de l’époque. Il est représentatif de l’idée que l’on se fait de l’organisation de l’armée.
Les lances vont montrer leur efficacité lors du siège de Neuss et des guerres de Lorraine. Dans les combats qui précèdent, le Duc mobilise sont armée, la met en place et lorsque la campagne se termine, doit libérer les hommes. Là, son armée est mobilisée pour le siège de Neuss, Lorsque celui-ci se termine, les 20 compagnies sont mobilisées pour la guerre contre la France qui finalement, après quelques combats se termine par un traité de paix. Les compagnies peuvent alors se lancer directement contre les Lorrains et la campagne se termine brillamment par la chute de Nancy. Les soldats peuvent alors lancer une attaque contre les Suisses, afin de reconquérir les terres perdues par le comte de Romont.
Exemple d'étendards correspondant à une compagnie et aux différentes spécialités. |
Prec. Suiv.
Table des matières :
IV - La montée des dangers
V - Les guerres de Bourgogne
VI - L'armée du Duc
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Comments welcome - Ask what you want about Banners !