Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)

V - Les guerres de Bourgogne (1474-1477)

V.1 - La bataille d'Héricourt (13 Nov 1474)

Revenons quelques temps avant le traité de Picquigny. Comme on l'a vu précedement, alors que le duc est occupé à combattre devant Neuss, L'Alsase se soulève contre l'occupation Bourguignonne, et surtout son représentant, Pierre de Hagenbaché. En effet, depuis le traité de Saint Omer (9 mai 1469) signé entre le Duc et Sigismond d'Autriche, Le Duc est entré en possétion d'une partie de l'Alsace contre un pret de 50 000 Florins et la signature d'une alliance défensive contre les cantons Suisses. Pierre de Hagenbach est nommé Bailli du territoire qu'il met en coupe réglée. Devant la dureté de l'occupation et la guerre qui s'est installée entre Sigismond et Charles, les villes d'Alsace, les villes confédéréés suisse et l'Empereur signent une ligue à Constance contre le Duc.

Le 11 avril 1474, la ville de Breisach (Vieux-Brisach) se révolte, arrive à se saisir de Pierre de Hagenbach et le condamne et l'execute. De Fureur, le duc nomme le frère de Pierre, Etienne de Hagenbach responsable de l'armée en charge de remettre de l'Ordre. cette campagne ravage la haute-alsace. Les suisses et particulièrement Berne, lance alors une offensive dans le pays de Vaud fief de De Romont, et arrive en alsace. Ils arrivent alors à coincer l'armée de Hagenbach dans la ville fortifiée de Hericourt où ils mettent le siège.

Le duc dépeche alors le maréchal de bourgogne Henri de Neuchatel pour lever le siège. Il recevra les renforts de De Romont qui est aller recruter des condotiere en Italie. Malheureusement pour eux, les suisses reussisent une brêche dans la muraille et les assiègés négocient une réddition honorable le 12 novembre 1474.

Bataille d'Héricourt - 13 Nov 1474
Bern, Burgerbibliothek, Mss.h.h.I.3 p.285

Le 13, la colone de secours est découverte par les suisses qui organisent alors une embuscade : ils supprennent les bourguignons en ordre de marche, les mercenaires lombards, encore ereinté par leur marche forcée sont immediatement bousculés et retraitent, laissant les milices locales seules face aux suisses. L'armée bourguignonne est entièrement défaite et laisse la place aux suisses. La bourgogne se retrouve de nouveau coupée en deux. Sur le moment, le duc a les mains liées : il doit régler ses problèmes avec la France (voir Prèc.) et réunir de nouveau ses terres avant de combattre les suisses

On note sur cette bataille, la faiblesse de l'armée Bourguignonne, si celle-ci est très forte, elle ne sait pas eclairer le terrain et se trouve très souvent surprise et n'étant pas prète au combat, c'est ce qu'il se passe à Héricourt, à Guipy, devant Arras, mais également lors de la bataille de Granson, de Morat ou de Nancy.