Prec. Suiv.

Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)

VI - L'armée de Charles le Téméraire

VI.4 - Les étendards de l'armée bourguignonne (2/2)

Une seconde série équivalente avec un dessin différent existe dans les archives et les collections, il s’agit de la série dont la caractéristique principale est que le saint est représenté dans un cadre gothique et souvent assis. Nous avons plus d’exemple de ces bannières :

Elles reprennent toutes un dessin équivalent à 3 ou 4 registres :

Le premier est un saint inséré dans son cadre et dont celui-ci est entouré de la devise du fusil et de flammes.
Le second registre est une croix de saint André entrelacée du chiffre du duc et de fusils les branches de la croix de saint André sont parfois composées de flèches.
Le troisième registre est le mot du prince, « Je l’ay Emprins » avec une police différente de la première série cette police a moins de fioritures que la première.
Le quatrième registre reprend les « couleurs nationales » (Blanc et Bleu) avec un rappel des devises du duc le fusil, la croix de Saint-André et les flammes.

On note des variations dans les formes et les couleurs de celles-ci. Cette variation est due à l’utilisation des différentes enseignes, guidons, et cornettes pour reconnaitre les organisations tactiques de l’Ordonnance (Voir Delplu) On retrouve ce découpage type pour les deux séries de bannières décrites. A noter que pour la série II, des bannières associées à la Savoie sont connues. Si ces sources sont fiables, on pourrait considérer que cette seconde série date de la période des guerres de Bourgogne.

On distingue donc un certain nombre d’étendards et de bannières dans chaque compagnie :

L’enseigne principale : l’étendard, celle du conducteur de la compagnie. Il ne s’agit pas de ses armes propres, mais bien des ‘couleurs’ de la compagnie telles que décrites dans les chroniques anonymes citées.
L’enseigne est complétée d’un guidon aux mêmes couleurs pour les archers à cheval confiée à son lieutenant en charge.
Les chefs des 4 escadres de tireurs montés sont des cornettes qui sont numérotées C, CC, CCC, CCCC
Une cornette étroite équivalente existe pour les piétons sous forme de 3 Unités complémentaires qui seraient numérotée CI CICII etc. Les exemples que nous possédons sont Numéroté I III ou IV.

Annexe : les peintres des bannières bouguignones

Les comptes de la cour de Bourgogne regorgent de mention à la création de bannières, celles-ci sont créée ou recrée en fonction des circonstances et des campagnes. Pour les magnifiques bannières conservées dans les musées. Grâce à ces éléments les bannières ont pu être associées à deux peintres de la cour :

Les bannières de la garde ainsi que les bannières dont le saint est inscrit dans un cadre gothique ont été associées à Jean Hennecart, ce peintre Flamand de Bruxelles, est principalement connu pour ses enluminures qui sont les rares exemples de ses œuvres conservées car il est un peintre de l’éphémère. Sa spécialité ‘officielle’ était peintre héraldique, il était sollicité pour toutes les œuvres de prestige des ‘fêtes de cour’ en particulier pour les décorations des joyeuses entrées et des pas d’armes. On a d’ailleurs conservé les panneaux héraldiques des chapitres de la toison d’or peints lors des grandes réunions de l’ordre.

Exemple d'Oeuvres de Jean Hennecart.

Le second peintre est Pierre Coustain, qui est souvent associé à Hennecard sur la peinture héraldique et de cour. Malheureusement nous n’avons aucune autre peinture qui lui serait attribuée avec certitude et donc la comparaison stylistique n’est pas aisée. Les seules œuvres qui lui sont attribuées (sous réserves) sont celles des panneaux du chapitre de la toison d’or et les œuvres de la chapelle de Philippe Pot à ChateauNeuf en plus des quelques bannières spécifiques conservées.

On note dans les comptes quelques autres peintres comme Tassin Moisset ayant réalisés des bannières, pour les ‘joyeuses entrées’, les pas d’armes ou les expéditions.