Les guerres de Charles le téméraire (1465-1477)

IV - La montée des dangers - (1468-1475)

IV.3 - Le traité de Picquigny (1475)

Revennons un peu en arrière : Le dernier conflit entre la France et la Bourgogne a donné lieu à une trève renouvellable. Les deux ennemis en profitent pour tenter de nouer des alliances :

Le Duc s'allie au roi d'Angleterre Edouard IV enfin sorti vainqueur de la guerre des deux roses.
Le Duc impose une 'Paix' au Duc de Lorraine René II, qui installe des garnisons Bourguignonnes dans des villes de Lorraine et un libre passage entre ses possétions du Nord et du Sud pour ses armées afin de réunir ses terres.

De plus le Duc a acquis par la conquête le comté de Gueldre et par 'Achat' certaines terres en Alsace où son représentant Pierre de Hagenbach se distingue par une violence rare, même à cette époque.

En parallèle le roi de France, Louis XI noue des alliances avec les ennemis du Duc :

la confédération suisse en Octobre 1474 qui eux mêmes se sont alliés aux villes libres d'Alsace (Strasbourg Colmar,Selestat...) : la ligue de Constance.
l'Empereur en Decembre 1474, Suite au siège de Neuss et aux echecs des négociations diplomatiques avec le Duc qui désirait devenir Roi de Rome, l'Empereur s'allie avec le roi de France.
En parallèle la présence bourguignonne pose problème en Lorraine ce qui pousse le Duc René II à nouer une alliance secrète avec le Roi de France.

Profitant du Siège de Neuss et du Début des guerres de Bourgogne, le Roi de France décide de mettre fin à la trève renouvellable et lance une série d'offensives :

Une première offensive en Picardie, permet de sécuriser des places fortes et visent à isoler Calais des terres Bourguignonnes. Après les succès initiaux, le Comte de Saint-Pol jouant double jeu, incite le roi à rediriger ses troupes vers la Normandie, craignant une attaque des anglais à cet endroit.
Au final les anglais veulent débarquer à Calais, le Roi lance alors une seconde offensive en Picardie, cette fois ci en pratiquant la tactique de la Terre brulèe pour eviter aux armées ennemies de se ravitailler. Le roi commence également à se rendre compte que le Comte de Saint-Pol joue double-jeu en étant particulièrement inéficace dans ses opérations.
Enfin une dernière offensive en Artois où le Grand Amiral, Louis de Bourbon inflige une défaite aux troupes brouguignonnes devant Arras et fait prisonniers plusieurs nobles d'importance dont Jacques de Luxembourg Frère du Connetable de France.
En parallèle une campagne en Franche Comté près de Chateau Chinon permet d'infliger une grande défaite contre Antoine de Luxembourg

Bataille entre Français et Bourguignons

France, Troyes, Médiathèque Jacques-Chirac - NN-4-1335

Les Anglais débarquent alors à Calais où ils sont accueillis par Marguerite de York. Mais Charles qui vient juste de lever le siège de Neuss arrive, sans son armée. Edward s'impatiente et lance des opérations mais trahis par le Connetable Saint-Pol qui avait promis de livrer la ville de Saint-Quentin, les Anglais acceptent de négocier avec Louis XI.

Celui-ci paie une très forte somme aux anglais pour briser leur alliance avec les Bourguignons. Le traité de Picquigny, signé le 29 Aout 1475.

Si le roi concède un paiement de 75 000 ecus puis une rente de 50 000 écus d'or par an pour ce traité, c'est une victoire diplomatique complète :

Edward Accepte de rompre l'alliance avec la Bourgogne
Il signe la fin de la guerre de 100 ans et reconnait la légitimité de Louis XI sur le trone de France.
En plus, en acceptant de payer la rançon de marguerite d'Anjou, que le roi René ne pouvait payer, il 'rattache' à son domaine l'Anjou, une terre très riche.

Louis XI se retrouve en position de Force : Charles est epuisé par les combats dans l'Empire et la Lorraine et l'Alsace se sont rebellées. Charles accepte de négocier une trève avec la France. C'est le duc de Lorraine qui est sacrifié, car Louis XI accepte une clause de non assistance en cas de conflit entre les deux ducs. De l'autre coté, Le comte de Saint-Pol Luxembourg, Abandonné par Charles, est saisi puis executé par Louis XI, les deux adversaires se partageant la saisie de ses biens.